Bien-être et plein air
Dominique Larocque : « Ça fait 26 ans que je sculpte une montagne »
Dominique Larocque, résidente de La Pêche, a vécu et vit plusieurs vies trépidantes. Tour à tour, athlète de haut niveau, psychothérapeute en milieu bucolique, pédagogue en vélo de montagne etc.. Son dynamisme pétillant se promène à Val-des-Monts depuis 25 ans. Désormais, Dominique Larocque’n’roll souhaiterait vendre son entreprise pour assister nos aînés.
Qui êtes-vous, Dominique Larocque ?
Je suis… franglaise, originaire de Sturgeon Falls (Ontario) à quatre heures à l’ouest d’Ottawa. Sturgeon, c’est l’esturgeon, le poisson. Mon père le fumait sur le barbecue.
Sportive de haut niveau en vélo de montagne fin 80, j’ai été coup de cœur de Tourisme Outaouais et figuré dans les magazines Vélo Mag et Racines. Après, j’étais fatiguée d’avoir de la boue dans les cheveux alors j’ai fait de la course en patin à roulettes. Toujours en Équipe nationale ! J’peux même pas croire, encore aujourd’hui, que j’ai fait ces carrières là-dedans !
Quel est votre parcours universitaire ?
Je suis diplômée en Loisirs thérapeutiques. Présentement, je suis psychothérapeute en forêt à Val-des-Monts dans mon centre Creative Wheel que j’ai fondé en 1997. Mon entreprise, c’est un nom anglais, car je demeurais à Ottawa. Ma clientèle était surtout anglophone.
Je me suis souvent découragée mais je n’ai jamais lâché. Quelquefois, on doit sonner ses propres cloches, se célébrer soi-même. Je n’ai pas obtenu ça toute seule, mais je ne peux pas dire que j’ai eu le soutien de ma municipalité… Et, pandémie oblige, la petite entreprise en a mangé un coup. C’était difficile de survivre.
Vous êtes multiple.
Je porte beaucoup de chapeaux. Je fais de la chainsaw (tronçonneuse) aussi. Les sentiers, il faut en prendre soin. Je m’occupe, par ailleurs, des sentiers du parc Nakkertok. J’y coupe les arbres. Je suis très active, mais le matin, au lever, les os craquent un peu. Une heure plus tard, une fois que « l’huile a chauffé », ça va mieux (rires). J’ai besoin un peu d’huile dans mes jointures.
Quel est donc ce projet ?
Ça fait 26 ans que je sculpte une montagne pour tracer des sentiers. Ces tracés, je les ai baptisés « art-terre » comme les artères du corps humain. Ce sont mes sentiers AMIK (castor en algonquin). Sur un terrain de 108 acres, j’ai 25 km de sentiers dont une grosse partie est « réservée » à la contemplation, pour marcher en nature, aux gens en quête de silence. Dans mon Centre, j’ai un lodge pour héberger ces personnes. C’est nécessaire, on vit beaucoup de stress.
La nature semble vous seoir parfaitement.
Oui, j’suis une fille de bois. À vélo, à pied, en canoë. Je chassais même avec mon vélo de montagne dans le Nord de l’Ontario. Puis, sur un conseil, je me suis embarquée dans la compétition.
Quels sont vos faits d’armes de compétitrice ?
Ça a débuté en 1988. J’étais un peu pionnière : le premier vélo de montagne est sorti en 1984 au Canada.
En solo, j’ai gagné des courses au Québec et en Équipe nationale : un championnat du monde à Lucca (Italie) en 1991. C’est Lucques en français.
Je suis tombée en amour avec l’Italie. Je déménagerais demain matin si je pouvais (rires). J’ai visité plusieurs endroits, dont la Forteresse Rocca Maggiore dans la ville d’Assise. C’est pour ça que j’ai appelé mon école Larocca, déformation de mon patronyme.
Vous voyez le sport en nature comme une thérapie.
Oui, bien sûr. Je voulais aider les gens à apprivoiser la nature via le sport. On vit dans un monde d’écrans, parfois c’est bon d’aller de l’écran à l’écoute. J’encourage les gens à sortir dans la nature, pas forcément pour faire de l’exercice. C’est important de verdir l’urbain. C’est un équilibre, c’est comme le teetertotter (balançoire à bascule).
Dans le vélo de montagne, ça se passe souvent entre les deux oreilles. Les gens peuvent avoir peur. Alors, on commence progressivement. J’adore le sport et aider les gens, mais là, mes p’tits os commencent à me rattraper. C’est pour ça que je cherche à éventuellement à vendre mon projet, retourner travailler dans les foyers de personnes âgées. Et ils ont besoin de gens en ce moment pour les aider à mourir dans la dignité.
À La Pêche, vous vivez entourée d’animaux. C’est votre Arche de Noé ?
En effet (rires). Un Percheron (cheval de trait), des lapins, un chat, etc.… Et deux gros chiens : des bergers des Pyrénées. En France, ça s’appelle un patou. Un pitou patou (rires) ! Je reçois aussi la visite d’un corbeau ! On vit dans ma ferme que j’ai héritée de mon compagnon (le peintre John Eaton).
Les gens font-ils plus de vélo de montagne de nos jours ?
Aujourd’hui, c’est plus pratiqué. Mon école enseigne le vélo de montagne pour avoir plus de plaisir sur le Mont-Ste-Marie à Lac Sainte-Marie, au Domaine Kanawe (Cantley) et au Centre Vorlage (La Pêche) qui est la relève du futur.
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