Banque alimentaire
Face à la hausse des demandes, le Grenier des Collines veut plus de bénévoles
À travers son rapport d’activités annuel présenté le mois dernier, Le Grenier des Collines affiche plutôt un bilan positif alors qu’il se trouve d’autre part confronté à un problème de ressources humaines non des moindres. Pour en parler, L’info est allé à la rencontre de Marie-Pier Chaput, directrice générale du Grenier des Collines. Avec elle, nous allons évoquer plusieurs sujets axés sur le fonctionnement et les attentes de son organisme.
Que dire des activités du Grenier des Collines pour l’année 2021 ?
C’est plutôt un bilan positif vu le contexte actuel parce qu’il faut reconnaitre que les deux dernières années n’ont pas été faciles du tout.
Depuis avril, on constate une hausse de la demande au niveau des petits salariés qui travaillent à temps plein dans la restauration et la construction par exemple. Nous avons aussi plusieurs demandes de gens qui travaillent comme adjoint administratif.
Nous estimons que c’est à cause de l’inflation au niveau de l’épicerie et la hausse du prix de l’essence surtout. Au niveau rural, les gens qui doivent se déplacer pour aller travailler, c’est sûr que ça les prend un gros budget. En résumé, nous avons constaté plusieurs personnes qui ont un travail à temps plein, mais qui ont besoin d’un coup de main au niveau alimentaire.
Parlant de nouvelles demandes, que représente cela en termes de chiffre ?
En prépandémie, nous avons connu une hausse de 211% d’augmentation, mais depuis un an les chiffres sont plutôt stables parce qu’on s’est réorganisé avec cette hausse pour être capable de bien fonctionner. Je ne vous cacherais pas qu’on a eu beaucoup de financements ponctuels notamment du provincial pour contrer la hausse des demandes avec l’achat de denrées et des ressources humaines dans le cadre des mesures d’urgence.
Ce qui devient inquiétant, c’est de savoir qu’il y’a toujours une hausse de demandes alors que le financement n’est plus pareil. Avec 211% de demandes supplémentaires, on peut comprendre qu’on ne peut plus fonctionner avec le même nombre de ressources humaines qu’auparavant ni le même nombre de denrées qui rentre.
Ça prend de l’argent pour acheter des denrées, mais ça prend aussi des gens qui les manipulent puisqu’on parle de 102 tonnes de nourriture dans le rapport, donc on a forcément besoin de bras pour recevoir et distribuer tout ça.
Les bénévoles, c’est aussi un enjeu qui est difficile dans les collines du fait qu’on est loin, le prix de l’essence vient jouer un peu contre ça, les gens qui venaient donner du temps auparavant réfléchissent maintenant sur les déplacements non essentiels.
Quel genre de clientèle avez-vous en ce moment ?
Nous avons une clientèle de base comme des gens qui reçoivent de l’aide sociale, des personnes qui bénéficient du chômage, des sans-emploi, des gens qui ont un travail, des familles monoparentales, beaucoup plus de personnes âgées et des personnes qui vivent seules.
Il y’a plusieurs enjeux en ce moment notamment le logement et cela a un impact sur la capacité des gens à se nourrir. Prenons le cas d’une personne qui reçoit un chèque d’aide sociale de 760$ et qui a un loyer de 700$ à payer, il ne lui restera plus rien pour se nourrir. Nous avons aussi des gens qui vont quitter la ville pour économiser avec le loyer, mais une fois ici, ça peut devenir encore plus difficile s’ils ne sont pas véhiculés.
Quels sont les enjeux que vous avez en raison de la situation économique actuelle ?
En plus du financement, c’est sûr que ce sont les ressources humaines que nous avons comme enjeu, car la pandémie nous a fait perdre un certain bassin de bénévoles vu qu’il fallait éviter les contacts surtout pour nos personnes âgées. D’autres bénévoles ne sont plus disponibles à cause de nos horaires de jour. Tout ça constitue vraiment un enjeu important pour nous.
Quelles sont les subventions dont vous bénéficiez ?
Présentement, nous sommes subventionnés à la mission par le ministère de la Santé et des Services sociaux. C’est ce financement récurrent que nous recevons à l’année pour opérer notre mission. Il faut souligner que cela ne couvre pas forcément les couts liés à notre local pour lequel nous sommes propriétaires et les couts des salariés.
En claire, on ne reçoit même pas 100.000$. Ce qu’on reçoit nous sers uniquement à payer les salaires de la direction et l’entretien du bâtiment, après ça on doit avoir une coordonnatrice, des proposés et acheter des denrées. C’est à ce moment-là qu’il faut aller vers un appel de projets pour aller chercher du financement additionnel, mais ça demande du temps et des ressources humaines pour le faire.
Nous avons aussi le Centraide du côté fédéral qui nous subventionne à la mission en plus des municipalités qui nous soutiennent aussi. Nous bénéficions également de projets en sécurité alimentaire et de donateurs corporatifs/privés qui sont généreux dans les collines.
Si vous devez vous projeter sur les prochains mois, quel appel avez-vous à lancer ?
Mon souhait le plus grand serait d’avoir des bénévoles tant pour nos projets d’été que pour nos projets réguliers, cela donnera un petit souffle à l’équipe.
Évidemment, avoir de l’argent qui rentre. Et l’autre grand souhait est que l’inflation arrête de monter pour que les gens commencent à prendre un peu de respect parce que j’ai l’impression que ça va avoir beaucoup de dommages collatéraux sur la santé mentale ou la dépendance des gens. On sent que les gens n’ont pas juste faim, mais ils sont fatigués de tout ça.
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