La faune sauvage victime de l'insécurité routière
Danger sur les routes des Collines : une centaine d’animaux tués annuellement
Le chevreuil représente la première victime de ce classement funeste dans la MRC des Collines-de-l’Outaouais. Les zones critiques sont la Route 148 et l’Autoroute 5 pour la faune, en général. Voilà les enseignements tirés du rapport du Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO) qui sortira cet automne.
Le secteur étudié se trouve à l’est de Chelsea et de La Pêche : aux abords de l’Autoroute 5 et de la Route 105. Il y a également la route 366 au nord du Parc de la Gatineau (La Pêche aussi), dans la Municipalité de Pontiac ainsi que la route 148 à l’ouest du Parc de la Gatineau.
Le chevreuil : première victime
Une centaine de chevreuils, coyotes et ours meurt chaque année des suites d’une collision avec un véhicule.
Celui que l’on nomme aussi le « cerf de Virginie » est, de loin (92,7 %), le plus nombreux tant au bilan des victimes qu’en matière de présence « démographique » et sans que l’on évoque quelque surpopulation que ce soit. « Il y a beaucoup d’endroits au Québec où il y a de la surpopulation, mais ce n’est pas le cas dans les Collines. Le nombre de cerfs fluctue selon les années et les prédateurs », explique la chargée de projet en gestion durable des milieux naturels du CREDDO, Cénédra Poulin.
Quelques périodes critiques
En mars-avril, la fin de l’hiver, avec la fonte des glaces, marque une première augmentation d’animaux tués sur les routes.
La seconde se situe aux mois de novembre et décembre. « C’est la période de reproduction du cerf de Virginie. Le mâle est alors en rut et se déplace en quête de femelles », poursuit Mme Poulin.
L’été paraît une saison plus calme. « On a une petite décroissance au mois d’août, mais le reste de la saison estivale affiche une certaine stabilité », confirme-t-elle.
L’explication repose sur moins de déplacements ou sur l’utilisation d’autres corridors écologiques. Ces derniers constituent des lieux de passage privilégiés entre divers espaces naturels interconnectés. Les animaux y ont recours pour aller quérir de la nourriture, pour la reproduction, pour s’y reposer voire fuir un prédateur.
Les couloirs de connectivité entre îlots de biodiversité sont court-circuités et sectionnés par le réseau routier et autres constructions humaines.
L’épicentre des dangers pour la faune
La route 148 figure celle tous les dangers. « La route 148 affiche le pourcentage de mortalité le plus important avec 39,2 %, soit 368 mortalités de 2015 à 2022. Suit l’Autoroute 5 avec 36,5% des mortalités, soit 342 survenues de 2015 à 2022. Plus la route est achalandée, plus la densité de circulation et la vitesse sont élevées, plus la mortalité augmente », expose-t-elle.
Pour les animaux de taille plus modeste ou bien simplement pour les chevreuils, chacals, ours en jeune âge, routes et surtout autoroutes sont pourvues d’obstacles gênants tels les glissières sécuritaires et autres garde-fous en béton.
Ramasser les carcasses ?
Pour sauver les animaux, le remède serait d’aménager partout sur le territoire des passages fauniques sécuritaires, mais ça prend des investissements conséquents. « Ramasser des carcasses coûte probablement moins cher qu’installer des aménagements fauniques » se désole Cénédra Poulin.
Calculé par le CREDDO, pour la région, le coût des collisions s’élèverait, par année, à 1,4M$.
Réalisée par l’organisme, cette étude ne concerne que la grande faune. « Pour la petite faune, ce serait une étude à faire dans le futur », suggère-t-elle.
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