« Écoute agricole » est en mode sensibilisation en Outaouais
L’organisme « Écoute agricole » est au beau milieu de la diffusion de sa campagne « Et si c’était moi… ». Cette dernière conscientise les agriculteurs des Laurentides et de l’Outaouais à divers sujets tabous.
Une quinzaine d’acteurs issus du monde agricole se sont portés volontaires pour écrire un témoignage sur l’une des thématiques récurrentes suivantes : la détresse, l’isolement, les conflits, le stress, le suicide et les finances. Certains présentent leur propre vécu, d’autres se mettent dans la peau de quelqu’un qui vit des moments difficiles.
Le but est de normaliser la demande d’aide chez les agriculteurs.
La campagne, rendue publique sur Facebook ainsi que sur des panneaux d’autoroute à Montréal, a commencé le 14 novembre 2023. Au moment de publier cet article, 9 lettres ont déjà paru.
Beaucoup de détresse chez les agriculteurs
« Les statistiques le montrent, il y a beaucoup de détresse. [Les agriculteurs] sont des gens très travaillants. Toute leur énergie va dans leur entreprise agricole […]. Il a des gens qui ne veulent pas montrer de faiblesse », lance la directrice générale (DG) d’Écoute agricole, Magali Noiseux-Laurin.
Prendre soin de soi peut rapidement devenir compliqué. Mme Noiseux-Laurin espère que la campagne informe également la population en général sur ce défi en agriculture.
L’heure du bilan
Le temps de l’année pour la diffusion d’Et si c’était moi… n’est pas anodin.
La DG explique que pour beaucoup d’agriculteurs, l’arrivée de l’hiver sonne l’heure du bilan. « C’est la fin des récoltes. […] C’est le moment où les agriculteurs vont entretenir leur machinerie, leurs bâtiments, vont faire leur comptabilité. Ça peut être un moment particulièrement difficile », poursuit-elle.
Si l’adrénaline était au rendez-vous pour les foins et les semences, c’est à présent un certain calme qui s’installe. Certains agriculteurs peuvent alors vivre des montagnes russes.
Ne pas oublier l’humain derrière le bien-être animal
Mme Noiseux-Laurin cite comme exemple la campagne pour le bien-être des animaux de ferme dont on parle depuis plusieurs années. Elle déplore que la population semble avoir oublié l’humain qui s’occupe de ses bêtes.
« Heureusement, on en parle de plus en plus », mentionne la DG. Au sein même du monde agricole, elle peut dire qu’une ouverture d’esprit s’est faite par rapport aux sujets tabous de la campagne.
Outre sa mission de sensibilisation, Écoute agricole compte dans son équipe des travailleurs de rang qui se déplace de ferme en ferme. En Outaouais, deux femmes se partagent l’ensemble du territoire. Il s’agit de Gabrièle Côté-Lamoureux pour les régions du Pontiac et de la Vallée-de-la-Gatineau, ainsi que d’Audrey Arcand pour les régions de Papineau, Collines-de-l’Outaouais et Gatineau.
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