Sécurité publique
« Un grand sentiment de bienveillance envers la population »
Tel père tel fils, dit le proverbe. Ici, nous avons une légère variante : telle mère, telle fille. Jade Legros, promue récemment au titre de policière auprès de la MRC des Collines-de-l’Outaouais, a emprunté le même chemin que sa mère Josée Forest, elle-même policière dans la MRC. Entrevue croisée.
Jade a eu envie de faire le même métier que vous. Mais vous, d’où vous est venue la vocation ?
(Josée Forest) J’étais enfant lorsque j’ai commencé à dire que je voulais être policière. Je devenais énervée juste à voir une auto de police en interception. J’écoutais toutes les émissions/séries policières de l’époque. Pourtant, aucun membre de ma famille n’était policier.
Par rapport à vos débuts en 1996, qu’est-ce qui a changé ?
(Josée Forest) J’ai fait partie de la cuvée de départ. À l’époque, sur une trentaine de policiers, il n’y avait que trois policières. Nous patrouillions en solo 24h/24 avec du back up à 20-25 minutes de route.
Le type d’appels a changé avec les années, les fraudes sont devenues très importantes ainsi que les cas de santé mentale. Les situations de violence conjugale sont davantage dénoncées et les procédures ont changé permettant aux policiers de porter plainte pour la victime et d’enclencher le système judiciaire contre les conjoints violents.
Jade, l’envie d’embrasser ce métier vous est-elle venue très jeune ? Y a-t-il eu un déclic ?
(Jade Legros) J’ai toujours eu le métier de policière dans mes choix de carrière mais ce n’était pas le premier choix. Il était évident que je voulais aider les autres. Jusqu’à la moitié de mon secondaire 5, mes plans étaient faits pour devenir médecin. Quand le temps des inscriptions au CÉGEP s’est présenté, j’ai changé d’idée ! Je n’ai jamais regretté mon choix, j’étais à ma place !
Voir la flamme de ma mère brûler pour son métier de policière après 26 ans de service me rend encore plus fière d’avoir la chance de suivre ses traces et surtout de partager sa passion.
Votre mère a évoqué les séries policières. Avez-vous été influencée pareillement ?
(Jade Legros) Oui, la série Hawai 5-0, CSI-Miami ou La liste noire. Je demandais souvent à ma mère de nous raconter des histoires de police à mes frères et moi. Nous faisions même des « émissions spéciales » avec mes cousines en camping avec en invitée la policière Josée Forest qui livrait quelques anecdotes professionnelles.
Comment se préparer à la profession de policier ?
(Josée forest) Il y a plusieurs sacrifices à faire au même titre que pour les autres services d’urgence. Le travail sur des quarts de jour/soir/nuit/fin de semaine en sachant à quelle heure tu commences, mais pas vraiment à quelle heure tu vas finir selon les urgences à traiter.
Diriez-vous qu’être policière est un sacerdoce ?
(Josée Forest) En effet, je crois avant tout qu’il faut avoir un grand sentiment de bienveillance envers la population en général.
Quelle est la marche à suivre idéalement ?
(Josée Forest) Il y a des épreuves physiques avant la formation collégiale de trois ans puis d’autres tests physiques et psychométriques pour effectuer la formation de 15 semaines à l’École nationale de police du Québec. Plusieurs mises en situation réelles permettent aux aspirants de se familiariser avec les tâches policières usuelles.
Au travers de ce processus, la personne saura si elle est à la bonne place ou non. Les études universitaires apportent des éléments additionnels aux connaissances générales et un bagage supplémentaire pour bien accomplir le travail policier. Toutefois, elles ne sont nullement obligatoires.
Jade était répartitrice avant de devenir policière. Est-ce préférable d’avoir une étape préalable ?
(Josée Forest) Son travail à la répartition lui permet une induction beaucoup plus facile. Pendant près de 3 ans, elle a pu travailler avec des logiciels et des bases de données essentielles au travail policier. De plus, elle aura un mentorat serré de 5 semaines dans l’organisation pour bien la préparer à travailler de façon autonome.
Malheureusement, je n’en ai pas bénéficié. J’ai dû apprendre «sur le tas», en autodidacte.
Vous êtes susceptibles de patrouiller ensemble bientôt. Y a-t-il beaucoup de policiers de père en fils/fille ou de mère en fille/fils ?
(Josée Forest) À la MRC des Collines, il y a une policière dont le père était policier à la SQ et qui est venue faire un quart de travail avec sa fille juste avant sa retraite. Nous avons quelques policiers dont le père était aussi policier. Toutefois, il est plus rare que le duo soit mère/fille.
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