MRC des Collines: L’anglais, langue de travail dans presque 40 % des cas

Publié le 6 décembre 2022 par Davide Buscemi

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Davide Buscemi

Journaliste | dbuscemi@medialo.ca

Plus d’un tiers des travailleurs de la MRC des Collines-de-l’Outaouais utilisent l’anglais comme langue de travail, remarque Statistique Canada dans un rapport procédant du recensement 2021 diffusé cette semaine.

Le préfet de la MRC des Collines, Marc Carrière. (Photo: L’envol-Archives)

L’Outaouais se distingue tout particulièrement. La MRC de Pontiac occupe la première place du classement avec 69 % des travailleurs parlant principalement l’anglais. Suivent, en deuxième et troisième positions, la MRC des Collines-de-l’Outaouais avec 38 % et la Ville de Gatineau avec 35 %.

À titre comparatif, l’Île de Montréal affiche un 32 %.

Quelques réactions d’élus locaux

Le député Robert Bussière et le maire de Cantley, David Gomes, lors de l’annonce du financement de Québec. (Photo : L’Envol-Archives)

Le maire de Cantley, David Gomes, n’est pas du tout inquiet. Il se dit « surpris de cette statistique » et parle même d’un taux de 100 % de la pratique du français pour les employeurs de sa municipalité. « Je regarde la bibliothèque, les commerces, le Centre communautaire multifonctionnel (CCM), je suis toujours servi en français », assure-t-il.

Toujours selon M. Gomes, il y aurait 20 % d’unilingues anglophones dans sa localité, ce qui serait un chiffre plutôt stable.

Le maire de Val-des-Monts, Jules Dagenais, explique ce chiffre de 38 % par l’établissement d’employés fédéraux d’Ottawa-Gatineau et de travailleurs d’associations nationales basées dans le même périmètre. « Dans la MRC des Collines comme à Gatineau, l’employeur le plus important, c’est le fédéral », indique le maire.

L’autre phénomène depuis 40 ans qui s’est amplifié durant la pandémie est l’arrivée importante de villégiateurs attirés par la qualité de vie montvaloise. « C’est le côté cottage country, on a beaucoup de chalets sur notre territoire », glisse-t-il. Il ajoute que, durant l’été, le nombre de ses résidents double.

Le maire de Val-des-Monts reste quand même curieux de savoir quel peut être le breakdown (la répartition), dit-il en s’excusant de cet anglicisme, de ce 38 %.

Croissance démographique

À Val-des-Monts, l’augmentation de la population a été nette comme à Chelsea. M. Dagenais parle de plus de 15 % de croissance pour les deux municipalités. « Beaucoup de villégiateurs ont vendu leur maison de Gatineau ou d’Ottawa et se sont installés dans ma municipalité grâce au télétravail », précise-t-il.

Le point de vue du préfet Marc Carrière

Le préfet de la MRC des Collines-de-l’Outaouais, Marc Carrière, rappelle que la région outaouaise est avec Montréal la plus bilingue en raison de sa proximité avec Ottawa en plus d’être un lieu touristique. L’anglais peut y être utilisé pour servir certains touristes ontariens ou étrangers dans la restauration notamment. Enfin, M. Carrière évoque la pénurie de main-d’œuvre qui « vient influencer et faire grossir le bassin de travailleurs fort probablement. »
Cela dit, l’importance de l’usage du français dans le travail est une tâche qui incombe à tout le monde. « On a tous une responsabilité individuelle dans la promotion de la langue française », martèle-t-il. D’un même souffle, il souligne que « le bilinguisme est une richesse. »

Rebondissant sur l’affirmation du maire Dagenais quant à la croissance démographique due à l’installation d’employés fédéraux et nationaux à Val-des-Monts (et Chelsea, cite-t-il également) grâce au télétravail, le préfet concède que « c’est, assurément, l’un des éléments explicatifs, mais pas le seul. »

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