Tempête destructrice
Un derecho à plus de 120 km/h
Plusieurs se posent la question à savoir si on a eu affaire à une tornade, un orage ou un ouragan le samedi 21 mai dans la région. En fait, il s’agissait d’une ligne d’orages appelée derecho, un phénomène rare qui s’est déjà produit au Québec en 1999.
« Derecho » est le mot clé à retenir », soutient le météorologue d’Environnement Canada, Samir Al-Alwani. Ce dernier explique que plusieurs éléments doivent être combinés pour qu’un tel phénomène se produise. « Ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent. Ça prend plusieurs éléments, une situation météorologique assez précise pour avoir ce qu’on appelle un derecho, mais on peut dire ligne de grains aussi. C’est une ligne d’orages violents, avec des vents destructifs de l’ordre d’environ 120 km/h. », explique-t-il.
Al-Alwani ajoute qu’au Québec, on a enregistré le 21 mai, à Shawinigan 128 km/h. « Dans le coin de Tremblant, Laurentides, c’est clair que c’était au-dessus de 120 km/h quand ça a passé en fin d’après-midi. C’est une ligne d’orage qui se déplace très rapidement et qui fait rabattre des vents qui vont balayer le secteur ».
Celui-ci précise que cette ligne d’orage était en Ontario en matinée. « C’est quelque chose d’extrêmement rapide. On le voit venir sur les radars. En début de soirée, elle était à Québec. »
Comment c’est créé?
Le météorologue explique qu’un derecho se crée avec une discontinuité de masses d’air très importante. « On a de la chaleur. Par exemple, au sud du Québec, on a été dans les 30-32 degrés samedi avec de l’humidité et par exemple, toujours samedi, on avait 10 degrés en Abitibi. Quelque part entre les deux on a un clash de masse d’air. Ça fait en sorte qu’on a beaucoup d’instabilité avec un front stationnaire. Ça fait un genre de corridor. Ça se déplace vite et en même temps, ça rabat ces vents vers le bas parce que c’est un orage. »
Changements climatiques en cause?
Difficile selon lui de lier cet épisode aux changements climatiques. « On ne peut associer le changement climatique avec un événement aussi ponctuel. C’est plus un amalgame de masse d’air météorologique de la journée même. C’est quelque chose qui arrive rarement, mais qui est déjà arrivé en 1999. Aux États-Unis ça arrive beaucoup, comme les tornades. C’est plus rare au Québec ».
Mont-Tremblant plus à risque?
Al-Alwani assure qu’il y aura d’autres orages violents durant l’été. « Est-ce qu’il y aura un derecho, une tornade, une microrafale? Je ne peux pas vous dire ça comme ça maintenant. Ce sont des prévisions qu’on fait la journée même ou la veille. »
Celui-ci rappelle aussi qu’à Mont-Tremblant et dans les environs, le territoire est plus vulnérable à ce genre de phénomène. « Laurentides, Tremblant, c’est quand même une place un peu surélevée donc ça aide à maintenir un orage comme c’est un peu plus montagneux. C’est sûr que c’est une place un petit peu plus favorable à ça », conclut-il.
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