Yoga du rire : Et si quand tout va mal, on apprenait à rire ?
Apprendre à déclencher le rire dans n’importe quelles circonstances pour en récolter les bienfaits sur le corps et le mental, c’est ce que propose le yoga du rire. Pionnière de cette pratique en Amérique du Nord et fondatrice de l’École de yoga du rire à Gatineau, Linda Leclerc propose des ateliers et des formations pour rire seul ou en groupe. L’info a assisté à l’un de ces ateliers.
Qui n’a jamais expérimenté les bienfaits d’un vrai fou rire, celui qui part du ventre et qui provoque des crampes dans les mâchoires ? Après coup, on se sent détendu, léger, comme si le trop-plein de stress et de négativité était sorti pour laisser place à une sensation d’apaisement et de légèreté. Quand on rit, on prend du recul, on relativise. Dans toutes les périodes sombres que le monde a connues, les gens ont toujours eu besoin de rire, parfois pour contrer les larmes, ou pour simplement « lâcher prise ».
« C’est quand j’ai le plus besoin de rire que j’en ai le moins envie. Il faut se forcer à rire quand on va mal. Notre cerveau ne fait pas la différence entre un “vrai” ou un “faux” rire, donc j’en retire les bienfaits sur mon corps et mon esprit », explique Mme Leclerc.
Cultiver, le rire intentionnel
Le yoga du rire propose de s’en « payer une bonne tranche », mais sans aucun appui humoristique, c’est la différence finalement avec le fait de rire « à cause » de quelque chose (blagues, comique de situation, parodies, etc..) Linda Leclerc, apprends depuis maintenant plus de 20 ans des techniques qui permettent de déclencher le rire.
« Rire c’est l’un des meilleurs exercices pour notre corps, les bienfaits sont multiples : plus d’oxygène dans le corps, les endorphines s’activent dans le système nerveux, ça aide notre système immunitaire, on développe plus d’anticorps, informe -t-elle. Le psychiatre William Fry a comparé le fait de rire pleinement à un exercice d’aérobique où l’on fait travailler le cœur et les poumons. Quand on rit, l’oxygène se renouvelle, on ressent plus d’énergie. »
Selon la formatrice, il faudrait rire entre 12 et 15 minutes par jour pour en ressentir les bienfaits pour la santé alors que d’après elle, la plupart d’entre nous ne rient même pas une minute par jour en moyenne.
Des bienfaits prouvés ?
Les plus susceptibles se demanderont à juste titre si ces bienfaits énoncés sont prouvés scientifiquement.
Mme Leclerc explique que si des études scientifiques ont bel et bien donné lieu à des résultats concluants, pour elle il s’agit avant tout de conclusions faites à partir d’observations sur les centaines et les centaines de personnes avec lesquelles elle a travaillé au cours des vingt dernières années. Celle qui compte plus de 200 000 abonnés sur TikTok le dit, il faut en faire l’expérience soi-même.
De nombreux ouvrages scientifiques démontrant les bienfaits du rire sur le corps et l’esprit humain ont été publiés notamment par le docteur Norman Cousin, le Dr Lee Berk, le Dr Hunter Patch Adams.
Un concept importé d’Inde
Ce concept a été créé en 1995 par le médecin généraliste hindou Dr Madan Kataria qui se rend compte des bénéfices du rire sur la santé de ses patients. Il décide de créer une méthode pour les aider à rire davantage, mais sans passer par l’humour ou les histoires drôles. En combinant des mimes de rire et respirations de yoga il invente alors le yoga du rire avec la collaboration de son épouse Madhuri, professeure de yoga. Finalement, il y a beaucoup en commun avec la thérapie par le rire, dont le principe est le même et que l’on retrouve dans de nombreux hôpitaux, centres de pédiatrie, etc..
On l’a testé pour vous
Lors d’un atelier qui se déroulait à Gatineau, avec le Club de Yoga du rire, fondé initialement par un résident de Buckingham Marcel Hallé et repris depuis une vingtaine d’années par Linda, L’info a tenté l’expérience.
C’était l’un de ces jours où l’on n’a pas envie de rire. Le principe est de faire de courts exercices variés où l’on se force à rire de différentes façons en regardant les participants dans les yeux. On se retrouve devant des « inconnus » avec qui l’on fait directement tomber les barrières.
L’impression ressentie est celle d’être dans une cour de récréation pour enfants alors que nous sommes tous des adultes « sérieux ». Et pourtant, petit à petit, un peu à cause l’absurdité de la situation, et d’une bonne dose de lâcher prise, le rire vient, de plus en plus naturellement. La méditation du rire finale, débute en se forçant pour finalement accueillir son rire naturel, qui se transforme vite en fou rire communicatif, qui ne s’arrête pas, car quand un groupe de personne se met à rire ensemble, quand l’un se calme, l’autre reprend, et l’on finit par avoir ses fameuses crampes aux mâchoires et ce sourire un peu béat à la fin de la séance.
Notre journaliste constate une amélioration sur son état d’esprit à la fin de l’heure et une “bonne” fatigue similaire à un effort effectué lors d’une séance de sport.
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