Semaine de prévention du suicide
Un taux de suicide en baisse au Québec, mais une augmentation des idées suicidaires chez les jeunes femmes
Du 5 au 11 février se déroule la 33e Semaine de prévention du suicide. Bien que le taux de suicide soit en baisse au Québec, on note une augmentation des idées suicidaires chez les jeunes femmes, selon des données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
L’agente de planification, de programmation et de recherche, pour la direction de santé publique du CISSS de l’Outaouais, Béatriz Delgado explique que pour l’instant, les données concernant les taux de suicide enregistrés pour la période 2021 à 2023 n’ont pas encore été comptabilisés.
« Si l’on prend en compte les chiffres des dernières années en Outaouais, on observe que le taux de suicide a diminué pendant la pandémie, pour remonter ensuite. En 2018, on comptait 70 suicides par année, en 2020 c’était 45, et en 2021, les données provisoires montrent qu’il y en a eu 64. Dans la Petite Nation, le nombre annuel moyen de suicides de 2017 à 2020 est de cinq, et de sept dans la Vallée-de-la-Lièvre », déclare-t-elle.
En 2021, en Outaouais, les personnes les plus touchées par l’acte suicidaire sont les adultes de 45 à 65 ans. Selon le rapport publié de l’INSPQ présentant les données les plus récentes sur les comportements suicidaires au Québec on observe que :
- En 2020, 1 055 personnes se sont enlevé la vie au Québec. C’est un taux ajusté de suicide de 12,3 par 100 000 personnes.
- En 2021, selon la plus récente mise à jour (16 décembre 2022), il y aurait eu 1 008 suicides au Québec
« Au Québec, la proportion de suicidés chez les hommes comme chez les femmes a diminué depuis les 20 dernières années. En revanche, on remarque une hausse importante du taux de visites aux urgences et d’hospitalisations pour comportements suicidaires chez les jeunes filles, les adolescentes (18-24 ans) et les jeunes femmes (20-34 ans) entre 2008 et 2022 », précise Béatriz Delgado.
En ce qui concerne le passage à l’acte, on constate que le taux de suicide est trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
« C’est difficile de trouver des réponses exactes sur les causes de suicides et sur le fait que les hommes passent plus à l’acte que les femmes. Peut-être que les hommes osent moins souvent demander de l’aide que les femmes, qui elles se rendent aux urgences ? », s’interroge-t-elle.
Adolescents
Chez les adolescents et jeunes adultes des deux sexes confondus, si l’on ne décèle pas d’augmentation du taux de suicide, on peut déplorer néanmoins une hausse de tentatives de suicides, et de visites aux urgences pour idées noires. Comparativement aux groupes plus âgés. Ils sont aussi plus hospitalisés pour ces raisons.
Selon la dernière enquête québécoise sur la santé de la population, 11 % des adolescentes de 15 à 19 ans et 6 % des jeunes femmes de 20 à 34 ans mentionnent avoir eu des idées suicidaires sérieuses. C’est presque deux fois plus qu’il y a 5 ans.
Un sujet tabou
Le suicide est depuis toujours un sujet tabou et problématique, pourtant c’est une réalité qu’il faut pouvoir aborder sans crainte du jugement ou des reproches, car tout un chacun peut y être confronté, peut importe l’âge, le genre, le milieu économique et social. C’est le but de l’Association québécoise de prévention du suicide qui coordonne l’évènement, avec la collaboration des acteurs du milieu concernés par la problématique du suicide. Plusieurs actions seront menées en Outaouais pour souligner cette semaine de sensibilisation. La thématique 2023 « Mieux vaut prévenir que mourir » met l’accent sur l’importance du dialogue en cas de pensées suicidaires. Malgré les tabous, il est primordial de chercher du soutien pour ne pas rester isolé avec ses idées noires.
En Outaouais, la Semaine de prévention du suicide est l’occasion d’encourager les citoyens et les décideurs à agir pour la prévention du suicide. (Photo Adobe Stock)
En février, le site oseparlerdusuicide.com offre de l’information sur la détresse, comment la déceler et comment y répondre, ainsi que des témoignages de personnes qui ont osé parler du suicide dans leur vie.
La ligne québécoise de prévention du suicide au 1 866 APPELLE (277-3553)
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